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ELLE RE-DÉBLOG

28 mai 2007

vos commentaires sur "Maman"

Tu lui ressembles...Vous aviez l'air d'une famille unie et heureuse !

Posté par Grenouille de Bé, 28 mai 2007 à 17:00

Suis-je bête ! C'est lui qui prend les photos !

Posté par Grenouille de Bé, 28 mai 2007 à 17:01

J'ai trouvé ta question très profonde GDB
C'est un vrai koan que tu nous offre, peut être la réponse aux questions d'Ambre :

Ce qu'on ne voit pas, nous regarde !!!!

Frédéric

**************
rosacruz.canalblog.com/
inventerre.canalblog.com/
wikmart.canalblog.com/

Posté par Lung Ta, 28 mai 2007 à 18:36

D'un sujet si sérieux, GdB a trouvé le moyen de nous faire sourire et Frédéric en y ajoutant une couche nous fait éclater de rire :-)))

Nad, la question qui m'a harcelé dernièrement c'est à savoir comment et où était maman. Qu'est-elle devenue?
Je peux l'imaginer comme je veux d'accord mais en réalité, j'ai aucune idée de ce qui lui est advenu.
Et ça me troublait!
Est-elle esprit, âme, pensée, est-elle présente ou ailleurs, a-t-elle toujours un lien "humain" avec moi ou est-elle "détachée"?

Je pense en humaine ... je ne me laisse pas démoralisée par ces pensées mais oui savoir que maman est dans un endroit où je n'ai aucun repère pour l'imaginer m'a ébranlée.

P.S.:J'adore cette phrase de Lung Ta: "Ce qu'on ne voit pas, nous regarde !!!!"

Posté par Jia, 28 mai 2007 à 19:00

Chercher à visualiser où est une personne qu'on aime et qui est décédée et qq chose de très humain, c'est pourquoi les religions ont bâti tout un tas de croyances un peu différentes d'une culture à l'autre, si on est fortement ancré dans cette culture cela peut aider (je sais que ma maman est au Paradis, qu'elle s'est réincarnée, qu'elle est une étoile où je ne sais trop quoi)
c'est à dire que toutes ces croyances cherchent à limiter nos incertitudes pour nous rassurer, et c'est très légitime

Dans le zen, enfin en tout cas pour moi, je ne vais pas parler "au nom" du zen, on cherche à aller au delà des croyances, ou tout du moins à en être conscient
Si je suis conscient que le PAradis est une création mentale pour me rassurer, il n'y a plus grande utilité peut être d'y croire
Soit alors je retombe ds l'inquiétude ou soit au contraire je pense que de toutes les manières je ne se serai jamais rassuré (la personne est décédée et ne sera jamais plus vivante comme telle, mais d'ailleurs quand a t elle était "comme telle" ? On le voit bien avec les photos que Ambre nous mets avec son billet, c'est qui sa maman ? La 1ère mère qui regarde ce bébé avec amour ?, cette mère entourée de trois enfants, la maman qu'elle a vu mourir il y a peu ? ou toutes les autres mamans qu'elle a pu découvrir et pas toujours dans des côtés faciles (comme nous tous)

Autrement dit si je commence à accepter cette grande incertitude je me recentre sur le présent, et par contre là, ici & maintenant je sais où est ma mère, dans mes souvenirs, dans ce qui me reste d'elle, dans ce que je pense d'elle, dans ce que je veux retenir, dans ce processus où elle était un maillon, un fil, et où j'en suis un autre
alors elle devient immortelle dans cet instant présent, et moi de même

bon je sens que je vais encore te faire rire Jia !
héhéhé

Posté par Lung Ta, 28 mai 2007 à 20:20

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rions encore un coup

Franchement!

bonne question

Mais C'est Bien Sûr !

24_mai_2007PICT8530

Mais Où Est Passé Papa ?

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27 mai 2007

Maman,

..puisque j’ai les mots au bout de la plume, je t’en prie, ne romps pas ce fil qui nous lie.

Je me sens si petite parfois, que dans ces moments, la vie ne me porte plus, elle m‘emporte comme si j’étais une bulle. Maintenant que je ne te vois plus, maintenant que je ne te touche plus, j‘ai tellement besoin de t‘imaginer.

Alors je te re-crée, je t’entends et je me sens heureuse, paisible et rassasiée.

L’endroit où je te parle le plus souvent est au profond de mon cœur. Tu sais, je me pose tellement de questions.

Pourquoi cette épreuve ? Comment trouver un sens à cette torture inutile puisqu’on savait que tu ne guérirais pas ? A qui, à quoi dédier une souffrance sans espoir ??

Je ne veux pas te déranger pour des choses qui n’ont plus aucune importance pour toi, mais si, dans ton éternité, tu trouves une minute, dépose un signe sur ma route s’il te plait, pour me dire que tu es en paix.

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Posté par AMBRENEIGE à 11:43 - mes mots, mes maux - Commentaires [5] - Rétroliens [0] - Permalien [#]

Commentaires

Mais Où Est Passé Papa ?

Tu lui ressembles...Vous aviez l'air d'une famille unie et heureuse !

Posté par Grenouille de Bé, 28 mai 2007 à 17:00

Mais C'est Bien Sûr !

Suis-je bête ! C'est lui qui prend les photos !

Posté par Grenouille de Bé, 28 mai 2007 à 17:01

bonne question

J'ai trouvé ta question très profonde GDB
C'est un vrai koan que tu nous offre, peut être la réponse aux questions d'Ambre :

Ce qu'on ne voit pas, nous regarde !!!!

Frédéric

**************
rosacruz.canalblog.com/
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Posté par Lung Ta, 28 mai 2007 à 18:36

Franchement!

D'un sujet si sérieux, GdB a trouvé le moyen de nous faire sourire et Frédéric en y ajoutant une couche nous fait éclater de rire :-)))

Nad, la question qui m'a harcelé dernièrement c'est à savoir comment et où était maman. Qu'est-elle devenue?
Je peux l'imaginer comme je veux d'accord mais en réalité, j'ai aucune idée de ce qui lui est advenu.
Et ça me troublait!
Est-elle esprit, âme, pensée, est-elle présente ou ailleurs, a-t-elle toujours un lien "humain" avec moi ou est-elle "détachée"?

Je pense en humaine ... je ne me laisse pas démoralisée par ces pensées mais oui savoir que maman est dans un endroit où je n'ai aucun repère pour l'imaginer m'a ébranlée.

P.S.:J'adore cette phrase de Lung Ta: "Ce qu'on ne voit pas, nous regarde !!!!"

Posté par Jia, 28 mai 2007 à 19:00

rions encore un coup

Chercher à visualiser où est une personne qu'on aime et qui est décédée et qq chose de très humain, c'est pourquoi les religions ont bâti tout un tas de croyances un peu différentes d'une culture à l'autre, si on est fortement ancré dans cette culture cela peut aider (je sais que ma maman est au Paradis, qu'elle s'est réincarnée, qu'elle est une étoile où je ne sais trop quoi)
c'est à dire que toutes ces croyances cherchent à limiter nos incertitudes pour nous rassurer, et c'est très légitime

Dans le zen, enfin en tout cas pour moi, je ne vais pas parler "au nom" du zen, on cherche à aller au delà des croyances, ou tout du moins à en être conscient
Si je suis conscient que le PAradis est une création mentale pour me rassurer, il n'y a plus grande utilité peut être d'y croire
Soit alors je retombe ds l'inquiétude ou soit au contraire je pense que de toutes les manières je ne se serai jamais rassuré (la personne est décédée et ne sera jamais plus vivante comme telle, mais d'ailleurs quand a t elle était "comme telle" ? On le voit bien avec les photos que Ambre nous mets avec son billet, c'est qui sa maman ? La 1ère mère qui regarde ce bébé avec amour ?, cette mère entourée de trois enfants, la maman qu'elle a vu mourir il y a peu ? ou toutes les autres mamans qu'elle a pu découvrir et pas toujours dans des côtés faciles (comme nous tous)

Autrement dit si je commence à accepter cette grande incertitude je me recentre sur le présent, et par contre là, ici & maintenant je sais où est ma mère, dans mes souvenirs, dans ce qui me reste d'elle, dans ce que je pense d'elle, dans ce que je veux retenir, dans ce processus où elle était un maillon, un fil, et où j'en suis un autre
alors elle devient immortelle dans cet instant présent, et moi de même

bon je sens que je vais encore te faire rire Jia !
héhéhé

Posté par Lung Ta, 28 mai 2007 à 20:20

27 mai 2007

sens

ciel 22 07 06

     Trouver du sens là où il n’y en a pas.

C’est peut être là qu’est le sens de notre existence.

                               © Gredine

24 mai 2007

j'aime tellement vous lire ... merci

coeur_Poussiere_d_etoile

Juste le bout de ton doigt
Juste ce petit bout de toi

coeur_Poussiere_d_etoile

Ouvrir son coeur pleinement

Ouvrir ses yeux d'enfant

Laisser les traces du passé

Celles qui nous mènent vers jamais.

je n'ai rien, ne possède rien.
tant mes yeux comtempleront
les levers de soleils,
la rosée sur les herbes
© Yoyostéréo

coeur_Poussiere_d_etoile

Sois sage oh ma douleur la mort n'est qu'un passage
Rappelles toi tant de joies, de sourires, de bonheurs
Dans mon être tout entier la beauté de son visage
M'apparait à chaque instant dans un nid de douceur

© Brie

coeur_Poussiere_d_etoile

© Sylvie

balles

© Zara

Croiser un visage et ne plus l'oublie

r.

© Sylvain

soleil_sur_la_mer

Vivre en soi, ce n'est rien ;
il faut vivre en autrui.

à qui puis-je être utile
et agréable, aujourd'hui ?

© Immemory

http://prumtiersen.typepad.com/journal/

http://tempsdepause.canalblog.com

chutesulgyki2r

http://zara-ecolo.over-blog.com

- Il était utopique de penser que la France et l’Allemagne deviendraient des Amis et que le mur de Berlin tomberait !

- Il était utopique de penser qu’un noir serait président de l’Afrique du Sud !

- Il était utopique de penser que l’homme irait marcher sur la lune !

C’est utopique, me direz-vous !

http://yurtao.canalblog.com/

on peut vivre simplement

en remettant en cause le système par son propre comportement,

en revenant à l'essentiel.

http://lombredesmots.canalblog.com/

IA_18_avril_07PICT7769

http://focusser.canalblog.com

Elle part ... il reste.
C'est ce qu'on croit.

Elle part ... il reste.
C'est ce qu'on voit.

Elle part .. il reste.
Oui mais .......

pourquoi !!! 

© Diane

http://riddims.hautetfort.com/

http://corpsetame.over-blog/

© Arthémisia

cielPICT8196

Elle aimait être à lui, elle n’aimait que ça, ne voulait que ça et elle était prête à tout supporter de lui, même le temps.

http://leia12.over-blog.com

© Leia

http://da586code.over-blog.com/

© Muse

http://www.sacristie.com/

Gredine_invitation_21_avril_2007

Tendre végétal qui nous offre un fauteuil. Les arbres sont plus sympas et accueillants que les humains. Et ils donnent sans rien demander en retour. Prenons en de la graine.

© Gredine (texte et photo)

23 mai 2007

jealous guy (252e chapitre)

ma douce on s’est encore disputés

tu es partie, il fait si doux

et maintenant me voilà seul

alors que le ciel est tout bleu

je t’imagine, riante, heureuse

dans cet air tiède qui m’exaspère

oui je t’en veux, tu exagères !

tu me dis au tel " je pense à toi"

est-ce à l’amour ou est-ce à moi ?

et est-ce que tu m’aimerais autant

si seulement je n’étais pas moi ?

ma douce on s’est encore disputés

je crie te tourmente et te gronde

mais tu es ma seule chose au monde !

me laisseras-tu, comme un bandeau

poser mes mains contre tes tempes ?

et viendras-tu faible et fragile

plaintive aller entre mes bras ?

sois douce et tendre je t’en supplie

pour que je sois enfin tranquille!

ma douce on s’est encore disputés

et moi j’ai mal à mon orgueil

tu dis " on se voit sans se regarder

on doute au lieu de s’écouter

simplement s’aimer c’est pas facile

si on s’aimait tout simplement ? "

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21 mai 2007

Julie (2)

Parfois, lorsqu’il fait nuit, me prend le souvenir de vous. Il monte et me déchire, mes larmes alors coulent à flot, et m’enivrent comme le vin un jour de fête. Je ne veux me souvenir que de vos mains, votre souffle sur ma peau comme une vague étrangère.

Pourtant les paroles vous les avez dites.

Jamais vous ne la quitterez.

Jamais. Mot terrible.

Et ces mots - vos mots - m’ont tuée plus sûrement qu’une blessure.

Mais je suis aveugle. Aveugle et sourde. Et cette femme de votre vie qui existe de toute éternité, votre femme, je ne veux même pas l’imaginer. Peut-être ainsi finira-t-elle par se dissoudre ?

Et donc je me tais.

Le cœur battant, je vous attends.

A longueur du jour je fuis mes élans, mes colères, mes envies.

A longueur du jour je censure mes rêves.

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Je n’ai pas 19 ans.

De vous, dans le berceau, le petit enfant crie.

20 mai 2007

Julie

J’avais ouvert la porte, et mon regard était tombé dans l’exacte perpective du votre qui m’attendait. Vous m’avez souri, vous m’avez dit bonjour, comme une extension de mon cœur j’ai eu comme un pressentiment, un cri muet, une envie folle de vous, vivante et immédiate.

Avant même le début de l’ébauche de quelque chose qui ressemblerait à une histoire d’amour, peut être, vous êtes entré en moi. Avec, au milieu de nous, cette épouvantable équivoque, ce désir posé comme un roc lourd et pesant, ce désir qui envahissait tout, nous étouffait de sa masse.

Vous m’avez embrassée sur la veinule folle de vous, celle qui bat au creux de ma clavicule, la veinule de la vie. Notre histoire n’était que la géographie de nos corps, un pétillement général parcourait ma peau touchée par vos mains. Enivrée j’avais du mal à former des phrases cohérentes, mais les phrases bien souvent restaient en suspens, le timbre de votre voix changeait de tessiture, votre corps me restait, et l’odeur de votre corps, incomparable, comme une nourriture qui m’envoyait des étoiles plein la tête.

La nasse s’est resserrée, inéluctable. C’était fatal, il aurait fallu une volonté de fou pour empêcher quoi que ce soit d’arriver,

et puis je ne savais pas ...

femme916570

Elle s’appelait Julie, elle était née en 1831.

C’est son nom que je porte, et celui de son père.

Julie, c’était le corps qui attendait cet autre corps pour se coller à lui. Romantique, les sens retournés, l’âme en forme de cœur, elle murmurait des « je t’aime » garantis à vie. Pour son amant dont elle ne se lasserait jamais, Julie devenait un pur chef-d‘œuvre, un joyau mutipliant à l‘infini les facettes de la sensualité. Elle lui donnait son amour à petites goulées.. Il le savourait avec l’appétit que la chose mérite.

Julie avait cette magie hors du temps qui fait que, tant d’années plus tard, elle nous émerveille encore.

Parce qu’avec elle, le cœur parlait tellement plus fort que la raison. En somme, Julie était un peu comme moi.

A moins que ce ne soit l’inverse ?

14 mai 2007

histoires d'en vie

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lui, juin 1899

Le feu de la St Jean crépite et je me balade, tel l’étranger que je suis dans ce village français, seul au milieu de tous ces gens qui jacassent et parmi lesquels je ne connais personne.

Et puis, je la vois.

Elle est svelte, et fine, et élégante.

Elle rayonne, minaude, bouge la tête doucement, provoquant un infime mouvement de ses cheveux relevés en chignon, austère chignon, il n’y a que les filles faciles qui ont les cheveux dénoués, ben voyons, quelle croyance ridicule, je serai le premier à défaire les épingles de son chignon, je serai le premier à contempler cette masse brune, opulente, déployée sur sa peau sucrée.

Brusquement, elle me regarde. Elle a les yeux noirs, et le feu qui s’y reflète n’est pas forcément dû aux reflets de celui qu’on a allumé pour la St Jean. Je lui envoie un sourire grand comme le canton de Vaud.

Elle se détourne, ses joues sont un peu roses.

J’ai vraiment enfilé la journée du bon côté. C’est mon jour de chance. Je vais sauter par-dessus ce feu, je vais gagner mon droit à aller demander la main de cette fée.

femm916570

elle, octobre 1900

C’est quand maman ouvre les volets de ma chambre qu’elle découvre une fois de plus les fleurs qu’il a accrochées à la fenêtre. Elle me gratifie d’un sourire vinaigré. " Encore cet étranger ! il va falloir que tu lui dises une bonne fois pour toutes que çà suffit !"

Je me renfonce sous mes draps, au chaud, au tiède, là où je peux me repasser le film des derniers mois, la lumière de ses yeux bleus, la douceur de sa voix, - avec, certes, ce délicieux accent traînant qu’ont les Suisses – sa patrie lui manque, ses montagnes, mais pourquoi s’est-il expatrié ? La querelle avec sa mère, veuve depuis si longtemps ?

alors on n’en parle pas,

on est comme hypnotisé l’un par l’autre, scotché, nutellisé,

on se répand, on se liquéfie,

normal. Inévitable. Il apparaît et je me sens réduite à un état de guimauve flasque.

Et ses arguments sont si…. pénétrants !

Je l’aime tellement que quant il est là, il me manque déjà. Çà commence dès que je pose le pied par terre, la journée se déroule à 2 à l’heure. Elle dure longtemps, un siècle peut être. Mais il faut bien l’occuper, cette fichue journée. Récurer les marmites qui ne m’ont rien fait, étaler le chien, sortir les draps, à moins que ce soit le contraire.. Jusqu‘à ce qu‘enfin, on se voit. Enfin. Il est là. Et on passe à la vitesse grand V. C’est tout juste s’il a le temps de fignoler le ptit bébé qu’il a commencé à me faire.

coeur_Poussiere_d_etoile

Nad, mai 2007

Ils se sont aimés à la folie, je leur dois mon amour inconditionnel de la vie,

d’elle la faculté de transmuter en forces toutes les épreuves.

de lui je tiens mon délicieux esprit suisse (Yaaaa paaaas lfeu au laaaac) et son amour de la poésie.

Un seul de ses poèmes a traversé les années. Bien sûr, il l’a écrit à sa bien-aimée !

Je pense à toi quand le soleil se lève

J’y pense encore quand il finit son cours

Et si parfois la nuit je rêve

C’est pour penser que je t’aime toujours

Ils se sont mariés le 16 mars 1901. Trois semaines après, ma grand-mère maternelle se pointait avec ses yeux bleus ravageurs, héritage de son père. Qui pour toujours, restera un jeune homme blond : il est mort à l’âge de 34 ans.

Comme son père avant lui.

Comme mon grand-père après lui.

M_m_re_Titine_et_nous_3_1962

J’avais une dizaine d’années quand mon arrière-grand-mère m’a raconté son histoire. Cela m’avait vraiment secouée. Ainsi, un jour, l’objet de notre amour peut nous être arraché ? Au bord des yeux une pleine poignée de larmes, comme un bouquet de fleurs translucides ? çà peut donc être çà, une vie ?

Où se servir alors, vers qui se tourner ?

Qu’est-ce que la vie cherche à dire quand on vieillit sans mari après avoir grandi sans père ??

Petite déjà, je regardais la vie de tous mes yeux et je l’écoutais de tous mes pores,

A vrai dire, j’ai toujours savouré sans relâche l’extraordinaire bonheur d’être vivante, et tous les plaisirs inouïs qui sont offerts en prime,

Et puis, j’ai vieilli, mais je n’ai jamais perdu la petite étincelle qui émerveille,

Je laisse la porte ouverte aux rencontres inoubliables, je vais mes parcours enchantés,

Et c’est comme çà que je me suis rendue compte que j’avais déjà les réponses aux questions que je posais.

Maman_en_petite_suissema maman en petite suisse

11 mai 2007

réconciliation

Ma grand-mère n’a pas toujours été une grand-mère. A quinze ans, c’était une pure blonde à la peau diaphane avec de grands yeux azur. Des yeux de myope. Ce sont les plus doux, m’a-t-on souvent dit.

Surtout que ma Mamy était bien trop coquette pour accepter de poser sur son adorable petit nez ces affreuses binocles de l’époque! Eh! En 1924, pas de Varilux à verres progressifs, légers comme des plumes ! Pas d’Afflelou au coin de la rue!!

15 ans, donc.

Et cet air que certains ados d’aujourdhui arborent à grand renfort d’ectasy, ma Mamy l’avait naturellement: regard rêveur, transparent, pailleté d’étoiles.

Seulement voilà, ce beau petit bout de nana habitait la région parisienne, c‘est-à-dire à plus de 200 km de son prince charmant.

Par chance, le destin s’en est mêlé. Des volontaires pour un atelier de cheminots, sis dans le Pas-de-Calais? Allez zou! Toute la petite famille (les parents, les 7 enfants, les deux chiens, la tatie - veuve d’un Comte de Brunswick, s’il vous plait) viennent s’installer à deux pas du destin et de ma conception à venir.

Prenez maintenant le Don Juan du coin. 17 ans, le cheveu noir, hérité d’une lointaine, mais noble, cousine basque, l’œil de braise, le menton fier, un je ne sais quoi d’altier dans le port de tête, dans l’allure. Le genre de celui qui a gagné le gros lot à la loterie génétique.

Tous les attributs que l’on croyait morts avec Arthur et les Chevaliers de la Table Ronde, mon futur grand-père les a.

Gros plan sur ma face ravie : un sourire digne du chat d’Alice au Pays des Merveilles. J’attends la suite.

Très simplement. Au cours d’un bal. Bien sûr, comme ma mamy n’avait pas encore 15 ans, son grand frère la chaperonnait.. (si par extraordinaire, un jeune me lisait, je précise que ce verbe désuet n’a que peu de rapport avec le Chaperon Rouge)

Mais bon, faut croire que des obligations l’ont appelé ailleurs ( le grand frère), parce que aussi sec, mes futurs grands-parents se sont connus (au sens biblique, veux je dire). Et se sont mis à ne plus voyager que sur une mer de phéromones.

C’est ma grand-mère, surtout, qui n’arrivait plus à atterrir. Genre de petite nana à avoir avalé le résumé de Roméo et Juliette.

Le bout de ses doigts, de son cœur, de son esprit, la moelle de ses os semblaient complètement imprégnés de lui. Il était devenu sa première et sa dernière pensée de la journée.

Tu me manques, lui disait-elle. Je meurs d’impatience de te voir. Quand est-ce qu’on se voit? Bientôt? N’importe quand! Est-ce que je t’ai déjà dit que tu me manquais?

Et le grand frère, me direz-vous? Ah, pas dbol, le grand frère s’était lui aussi trouvé une princesse. Alors pour la surveillance, ya eu comme un laisser aller.

Et bien entendu, ce qui devait arriver arriva. Sous forme de menstruatum interruptus merdouilloum.

En trois jours de temps, les valises sous les yeux de ma Mamy ressemblaient aux autoroutes qui n’étaient pas encore construites dans le coin.

Maria, la mère de ma mamy, était du genre pragmatique. Elle a attrapé sa blondinette par la main et elle est allée aussi sec exprimer ses revendications (matrimoniales) aux pieds de Olympe (ma future arrière-grand-mère).

J’avoue, déjà rien que son prénom fait frémir.

Olympe éclata de rire, dévoilant une quantité phénoménale de dents.

Comme elle parlait chtimi, la traduction approximative donne ceci

"Min garchon est trop jeune pour se marier, il doit vivre sa vie! J’ai lâché mon coq, il fallait rentrer vos poules!"

Et elle conclut l’entretien par un sourire rextangulaire.

Ma petite Mamy s’effondra dans un torrent de larmes. Cà lui sortait par les yeux, par le nez, par les oreilles (si si)

En quelques jours, sa petite vie proprette s’était transformée en un diagramme de Venn, genre : des cercles et des flèches dans tous les sens.

Mais bon hein. Quand faut y aller faut y aller. Des milliers de femmes accouchent chaque jour non? Donc çà doit pas être si terrible que çà. C’est une de ces choses qui ont l’air effrayantes, vraiment vraiment effrayantes. Mais bon. Cà doit être plutôt facile.

Un peu comme la grosse lessive au lavoir dans l’eau glacée.

Bien, bien.

Ma Mamy s’y est donc collée. Faut dire aussi qu’au terme des 9 mois réglementaires, elle n’a plus eu trop le choix.

C’est ainsi que mon papa est venu au monde; pas franchement, franchement désiré, pour tout dire.

Du coup, enfant, il en a cultivé comme un ressentiment. Solitaire et studieux, il s’enfermait avec ses cahiers très bien tenus, ses stylos à encre de diverses couleurs, qu’il remplissait dans de petites bouteilles Waterman, ses petits soldats de plomb et ses livres écrit en vieil allemand (et avec lesquels, plus tard, il m’a fait apprendre cette langue)

Mon père n’a jamais su parler ses sentiments, mais il parlait très bien le piano.

Le piano était sa respiration, sa voix, son évasion. Il déroulait les touches du clavier comme Diane les 26 lettres de l’alphabet brodé au point de croix.

La colère, les genoux tremblants, la gorge séche, et le piano devenait son exutoire, son punchingball, enfin il s’abandonnait, il lâchait prise

Il se mettait à son piano et le piano venait à lui, comme une grâce tombée du ciel, qu’il ne cherchait pas, n’attendait pas, ne méritait pas, mais qui le surprenait toujours.

Son piano était le rayon de soleil qui le consolait de ses colères,

L’ami qui le touchait en plein cœur quant il était triste

1

Le piano de mon père et moi

(mais faut pas croire tout ce que les photos racontent. Je ne sais pas jouer du piano, ma soeur : si)

Et pourquoi vous raconte-je çà ? me demanderez-vous avec votre sagacité étonnante.

Eh bien parce que.

Mon amie lointaine, qui ne connaît pourtant pas cette histoire, a partagé avec moi cette petite vidéo , qui m’a fait pleurer.

D’émotion.

8 mai 2007

goyave

Rouge le soleil qui ternit les couleurs. Écrase. Le bleu est plus loin que le ciel. Le bleu est derrière toutes les épaisseurs, il recouvre le fond du monde. La lumière du ciel coule en cataracte de pure transparence, dans des trombes de silence et d’immortalité. L’air est bleu. On le prend dans la main. Bleu. Comme une palpitation continue.

Dorée la plage sur laquelle elle s’allonge. Dorée. Brûlée. Il s’assied sur le sable. Il est anéanti par ce corps allongé contre le sien. Ce corps sublime, stupéfiant, ce corps libre à portée de lui. Ce corps nonchalant, avec ses seins projetés en avant, comme une éclosion répétée, énorme et suspendue, tendue vers ses mains,

ses seins en fleur de goyave, elle les porte sans savoir, elle les montre pour que les mains les touchent, pour que la bouche les mange, elle ne sait pas, elle n’a aucune idée de leur pouvoir inouï. Il veut manger les seins de cette femme, il veut les dévorer. Il est anéanti par le désir. Il est anéanti. Il veut l’emmener avec lui, il veut l’emmener au bord de la jouissance qui fait crier, définitive.

De quoi en mourir.

Elle ne le regarde pas. Elle le touche. Elle touche sa peau, d’une douceur fabuleuse, elle caresse ses courbes, la lumière sur son ventre.

Il geint, il pleure, il est dans un amour insupportable. Et pleurant, il le fait. Avec une précision déconcertante, il la prend et l’emporte vers l’exacte altitude, l’altitude qui couvre, recouvre et irradie, conjugue à l’infini les frissons sur la peau,

elle ne reconnaît rien, elle n’existe plus sauf la jouissance, laquelle ?

elle ne sait plus

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Autour d’eux, le monde dort, recouvert par la musique.

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