goyave
Rouge le soleil qui ternit les couleurs. Écrase. Le bleu est plus loin que le ciel. Le bleu est derrière toutes les épaisseurs, il recouvre le fond du monde. La lumière du ciel coule en cataracte de pure transparence, dans des trombes de silence et d’immortalité. L’air est bleu. On le prend dans la main. Bleu. Comme une palpitation continue. Dorée la plage sur laquelle elle s’allonge. Dorée. Brûlée. Il s’assied sur le sable. Il est anéanti par ce corps allongé contre le sien. Ce corps sublime, stupéfiant, ce corps libre à portée de lui. Ce corps nonchalant, avec ses seins projetés en avant, comme une éclosion répétée, énorme et suspendue, tendue vers ses mains, ses seins en fleur de goyave, elle les porte sans savoir, elle les montre pour que les mains les touchent, pour que la bouche les mange, elle ne sait pas, elle n’a aucune idée de leur pouvoir inouï. Il veut manger les seins de cette femme, il veut les dévorer. Il est anéanti par le désir. Il est anéanti. Il veut l’emmener avec lui, il veut l’emmener au bord de la jouissance qui fait crier, définitive. De quoi en mourir. Elle ne le regarde pas. Elle le touche. Elle touche sa peau, d’une douceur fabuleuse, elle caresse ses courbes, la lumière sur son ventre. Il geint, il pleure, il est dans un amour insupportable. Et pleurant, il le fait. Avec une précision déconcertante, il la prend et l’emporte vers l’exacte altitude, l’altitude qui couvre, recouvre et irradie, conjugue à l’infini les frissons sur la peau, elle ne reconnaît rien, elle n’existe plus sauf la jouissance, laquelle ? elle ne sait plus Autour d’eux, le monde dort, recouvert par la musique.