présent
L’idée que l’on ait le droit d’aimer, sa vie durant, un seul être, à l’exclusion de tout autre, me paraît bien ridicule. Il y a là quelque chose d’appauvrissant et d’étriqué. Finira-t-on par comprendre à la longue que l’amour de l’être humain en général porte infiniment plus de bonheur et de fruits que l’amour du sexe opposé, qui enlève de sa substance à la collectivité ?
(…)
Rester fidèle à tout ce que l’on a entrepris dans un moment d’enthousiasme spontané,
Rester fidèle à toute pensée, à tout sentiment qui a commencé à germer,
Rester fidèle, au sens le plus universel du mot, fidèle à soi-même, fidèle à Dieu, fidèle à ce que l’on considère comme ses meilleurs moments,
Et là où l’on est, être présent à cent pour cent. Mon « faire » consistera à « être »
© Etty Hillesum, « Une vie bouleversée »